Le mot d'accueil de Gautier
En guise de première lecture, ils ont choisi de reprendre
des extraits d'articles parus dans "La Croix".
L'Eglise à l'écoute des souffrances du monde agricole.
Réunis à Lourdes, les Evêques de France réfléchissent à la réorganisation territoriale des diocèses.
Le mouvement CMR (Chrétiens dans le Monde Rural) et l'association Solidarité Paysans soutiennent le monde rural.
"L'Eglise n'a pas le droit d'être indifférente quand des hommes souffrent"
En effet, un monde agricole si malmené en ce moment et si inquiet pour son avenir : il faut que les citoyens et les politiques comprennent que les produits agricoles ne sont pas des produits de consommation comme les autres et qu'il y a quelque chose de sacré dans le rapport à la terre et à la nourriture. Le Père Bogner, ancien aumônier du CMR connaît l'amertume des agriculteurs quand ils sont montrés du doigt comme des pollueurs ou des ramasseurs de subbentions, alors qu'ils préfèreraient toucher le juste prix de leur travail plutôt que de vivre de subventions.
Toutes les filières sont touchées, le lait bien sûr, mais aussi les viandes bovines et porcines, les céréales, la vituculture, les fruits et légumes... avec beaucoup de main d'oeuvre, avec des prix trop élevés en France par rapport à l'Espagne ou les pays de l'Est qui trouvent une main d'oeuvre moins onéreuse.
Il suffit, aujourd'hui, d'une chute brutale des prix, d'un endettement inadapté ou d'un pépin de santé pour basculer dans l'engrenage des impayés.
Il n'y a pas qu'à France Télécom qu'il est urgent d'être plus humain.
On peut observer ici ou là, des familles complètement désorientées et dans des situations lamentables.
Tout l'espace rural risque d'être gravement affecté par les cessations d'activité et les petites et moyennes exploitations non reprises.
Cette disparition des entreprises agricoles familiales met en jeu la vitalité des territoires ruraux, l'entretien des paysages et l'aménagement de nos territoires.
Benoit XVI lui-même, à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation 2009, a déclaré : " Le travail agricole est un élément essentiel de la sécurité alimentaire".
" La crise qui touche durement le monde agricole demande aux gouvernements et à la communauté internationale d'opérer des choix déterminants et efficaces".
Bienvenue a tous,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour fêter la saint Eloi, patron des agriculteurs et des sidérurgistes.
Fêter notre saint patron, moment important pour nous tous, nous permet de prendre le temps dans notre vie d’agriculteurs de se réunir, de faire une trêve, de faire un peu un bilan de l’année écoulée et aussi et surtout de se rassembler autour de nos valeurs
Apres avoir connu une courte période d’euphorie de nos prix de vente, nous connaissons cette année la pire crise agricole de ces 30 dernières années. Crise qui laissera de graves séquelles sur la trésorerie de nos exploitations, et qui sera certainement fatale pour les plus fragiles d’entre nous.
Crise qui a remis au centre de tout la régulation des marchés alors qu’il n’y a pas si longtemps que cela elle était totalement à bannir, voire insultant tellement la demande mondiale en produit agricole était forte.
Même si j’ai pleinement conscience de la gravite de cette crise et de ses conséquences, je pense qu’elle a du bon, elle nous permet aussi de se remettre en cause et je pense qu’en ce jour de fête il est bon de se remettre en mémoire les valeurs qui ont toujours fait la grandeur et la richesse du monde agricole :
- Tout d’abord la sagesse et l’humilité : ce passage aussi rapide que brutale de l’euphorie à la crise actuelle doit toujours nous faire penser que rien n’est gagné.
- L’ouverture d’esprit, regardons autour et relativisons, nous ne sommes pas forcement les plus a plaindre
- Le courage, qui je pense n’a jamais défaut au monde agricole
- Une capacité à s’adapter et à réagir qui a toujours était l’une de nos plus grandes forces
- Et aussi et surtout la passion qui nous anime tous les jours, avouez quand même qu’on l’aime ce métier
Restons optimistes, des jours meilleurs reviendront et surtout ne nous divisons pas, restons soudés, rassemblés. L’individualisme est notre pire ennemi, restons solidaires, acceptons le changement, adaptons nous, ouvrons nous sur le monde, je sais que ce n’est pas toujours facile d’aller vers l’autre et de se remettre en cause mais je pense que le jeu en vaut la chandelle.
Et gardons aussi et surtout la tête haute car nous faisons le plus beau métier du monde : nourrir les hommes
Bonne fête de saint Eloi a tous !